Une hernie est l’issue d’une partie du contenu de l’abdomen à travers un orifice naturel de la paroi abdominale. Il peut s’agir d’une hernie inguinale, d’une hernie ombilicale, d’une hernie de la ligne blanche ou d’autres hernies plus rares (hernie de Spiegel, hernie lombaire…).Dans tous les cas une hernie est donc un « trou » dans les muscles, par lequel sort le contenu de l’abdomen, de façon intermittente ou permanente, ce qui se voit comme une voussure, une « boule ». On distingue le collet de la hernie, correspondant au « trou » dans le muscle, et le sac de la hernie correspondant à la « boule », c’est à dire ce qui est passé au travers du trou. Le sac est en général plus grand que le trou.
De nombreux procédés techniques ont été imaginés, mis au point et utilisés depuis très longtemps pour traiter les hernies. On distingue les réparations par simple raphie (suture) des muscles, et les réparations qui utilisent un renfort musculaire. Ce renfort est une prothèse, également appelé filet, ou treillis ou improprement « plaque » (car il s’agit toujours d’un tissu très souple).
Les réparations par simple raphie sont à réserver aux hernies de petite taille. Pour les hernies plus volumineuses, il est préférable d’utiliser un renfort prothétique car la réparation par simple suture présente un risque de se déchirer de nouveau, occasionnant une récidive de la hernie. La prothèse peut être placée de 2 façons : soit par un abord direct en ouvrant la peau au niveau de la hernie, soit par cœlioscopie en ne touchant pas la région de la hernie. La cœlioscopie (également appelée laparoscopie) est réalisée au travers de 3 incisions : une incision de 10 mm pour mise en place d’une caméra et 2 incisions de 5 mm pour les instruments de microchirurgie.
L’intervention consiste à repositionner dans l’abdomen le contenu de la hernie puis à fermer les muscles à l’aide de la prothèse qui va couvrir le trou. Une fermeture du trou par suture peut-être associée mais n’est pas systématique. La prothèse est fixée au muscle par des fils et des agrafes qui sont résorbables en quelques semaines. La prothèse n’a pas de solidité à elle seule ; elle va renforcer le muscle en fusionnant avec lui en quelques semaines. Ainsi la solidité de la paroi sera acquise définitivement. Il s’agit de prothèses dites « bi-face » ou « composite », constituées d’une face rugueuse en tissu (du polypropylène généralement) positionnée au contact du muscle (assurant la fibrose réactionnelle et donc la solidité de la réparation), et d’une face lisse recouverte d’un enduit fait pour être au contact des intestins qui pourront toucher la prothèse sans être agressés.
L’intervention est réalisée en ambulatoire, c’est-à-dire en entrant le matin et en sortant le soir à domicile. Vous serez hospitalisé en hôpital de jour. Les seules exceptions sont les patients très âgés, les patients suivant un traitement anticoagulant, les patients atteints de maladie cardiaque ou respiratoire grave.Une préparation cutanée (rasage, toilette antiseptique) est réalisée avant l’intervention. Signalez vos allergies cutanées (surtout à l’iode) si vous en connaissez.L’intervention dure entre 20 minutes et 1 heure. Le réveil de l’anesthésie dure moins d’une heure, avant le retour en chambre.